Une définition du « travail des enfants » ?

10) Comment ProNATs définit-il et évalue-t-il le « travail des enfants » ?

Nous nous distançons de l'opinion dominante selon laquelle le travail des enfants en dessous d'un âge établi de façon arbitraire est nuisible en soi. La question de savoir si le travail profite ou nuit aux enfants dépend plutôt des conditions individuelles dans lesquelles les enfants travaillent. Celles-ci peuvent aller de l'exploitation et de la dégradation au soutien et à l'autodétermination. Nous nous concentrons sur toutes les activités des enfants qui sont importantes pour assurer leur vie et pour satisfaire leurs besoins.

Le terme « travail des enfants » est une construction sociale lourde de préjugés et emplie d’une charge émotionnelle forte qui rend difficile de traiter la question de manière appropriée. Depuis son émergence à l'époque des débuts du capitalisme européen, l’idée de « travail des enfants » a été utilisée à des fins politiques et idéologiques et pour véhiculer des présupposés sur les enfants et leur rapport au travail. Aujourd'hui, le « travail des enfants » est presque exclusivement perçu sous des aspects négatifs (et nuisibles pour les enfants). Les associations qu'il déclenche ne permettent pas toujours de faire jouer les différentes significations et aspects possibles du « travail des enfants ».

Nous préférons donc envisager le « travail des enfants » de manière différenciée selon le type de travail et les conditions dans lesquelles il s’effectue, et prendre au sérieux la perception et les jugements que les enfants qui travaillent ont d'eux*elles-mêmes dans leurs situations de vie respectives. Nous faisons confiance aux enfants pour définir eux*elles-mêmes s'ils*elles sont encouragé*e*s, endommagé*e*s ou exploité*e*s par le travail. Ils*elles en sont capables. La question est plutôt de savoir si les adultes les écoutent, s'ils*elles leur donnent l'espace nécessaire pour s'exprimer et s'ils*elles répondent à leurs demandes.

En outre, nous sommes d'accord avec les mouvements d'enfants lorsqu'ils*elles qualifient de « machinations criminelles » mais certainement pas de « travail » des domaines tels que le travail forcé, la prostitution ou l'esclavage dans les usines ou les carrières. Il serait alors facile de les combattre avec des lois qui n'ont rien à voir avec le « travail des enfants ».

Mise à jour : 14.12.2020